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INTENTIONS

Béatrice  Darmagnac

Au commencement, il y a cette interrogation sur la réalité, mon rapport sensible et intuitif à celle-ci.

Je suis une corporéité pensante aux bords de paysages, et je fais avec.

J’évolue entre risques et plaisirs dans des rythmes, des formes, des couleurs dont je questionne toujours l'existence et le statut.

 

En tant que sculpteur, j’interroge l’espace, les volumes, les matériaux, la temporalité de leur expérimentation. Et ceci, à différents niveaux d’acceptation de ces notions : le physique l'artificiel et l’imaginal.

 

Le point d’ancrage de mes recherches est l’observation de la plasticité dans le milieu naturel : érosion, système morphogénétique, particulièrement les effets de fluxs. Et tout ce qui est mis en place pour retenir, prévenir, maintenir, diffuser.

 

J'ai un principe d’acceptation : « tout est matière ».

 

Dans mes protocoles, je poétise la dialectique entre naturel et artifices, avec la prise en compte de l’instable et de l’impermanent.

J’offre une réponse plastique par des formes simples, ocasionnés par des gestes simples.

 

Je ne rejette par l'esthétisme.

 

J'utilise des matériaux ou des lieux exprimant ces questionnements par leur matérialité même : des matériaux de récupération, délaissés, de construction, ou précieux comme le sel, la poussière de météore...

La technologie que j'ai autour de moi est toujours tubarde. Mais je l'aime.

 

Il est toujours question de re-présentation : mapping, traitement de l’entrelacs ou de la strate, des limites, du point de vue, des fluxs.

C’est la juste continuité de mon étude du paysage, sa perception sensible, esthétique, et son existence dans et à travers l’individu, dans un jeu de matières brutes à caractère utilitaire, et de fragments issus du naturel.

 

J’affirme ici ma filiation, et ma séparation de mes références : Art Conceptuel, Minimal, Land Art et Arte Povera, Spacialisme, Nouveau Réalisme. Mais je n'oublie pas que je viens du Law Brow et de sa musique et son esthétique de déconstruction.

 

Les images intimes ont leur siège dans le site amygdalien du cerveau.

Le souvenir comme l’envisagé activent cette même zone cervicale. Donc tout ce que nous concevons comme images internes ne sont ni de la mémoire ni de l'anticipation, sauf du présent holistique.

Dans chacune de mes sculptures, je sollicite cette chimère de rappelé-présent-projection.

 

Je propose des pièces plastiques à l'esthétique singulière qui invitent à l’émerveillement, au lointain, en traduisant mon questionnement sur la notion de résilience : le retour à un équilibre après une perturbation, notion en creux dans le geste artistique.

 

Béatrice Darmagnac

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